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Fenestra

Médaillon avec Tobie retirant un poisson de l’eau

800 ans d'histoire du fenestrage. Verres plats et vitraux dans les Établissements scientifiques fédéraux

Projet BRAIN-be
BRAIN-be (Belgian Research Action through Interdisciplinary Networks) est la première phase pluriannuelle (2012-2017) d’un programme-cadre de recherche récurrent qui,  au travers de projets de recherche fondés sur l'excellence scientifique et l'ancrage européen et international, permet à la fois de rencontrer les besoins de connaissance des départements fédéraux et de soutenir le potentiel scientifique des Etablissements scientifiques fédéraux (ESF).

Durée
15/01/2017 - 15/04/2021

Introduction
Le vitrail est une expression artistique majeure qui offre une grande diversité. Au cours des 2 derniers siècles, les verrières des monuments historiques ont bénéficié d’études approfondies pluridisciplinaires. Par contre, de nombreuses œuvres importantes conservées dans les réserves d’institutions belges ont été peu étudiées et demeurent méconnues. Ainsi l’exceptionnelle collection des Musées royaux d'Art et d'Histoire, constituée d’œuvres datant du XIIIe au XXe siècle, est-elle une ressource inestimable pour l'étude du verre plat. Selon différents paramètres, cette collection peut être divisée en plusieurs catégories ou sous-collections : le type et la présentation de verre plat (fragment isolé, pièce de verre circulaire [rondel] ou d’une autre forme, panneau de vitrail ou verrière complète), la période et le lieu de production, les propriétés matérielles et stylistiques des œuvres ou leur provenance. La collection conserve également des vestiges de fenêtres dont rien n'a été conservé in situ.

Objectifs
Les principaux objectifs du projet sont la recherche, la conservation et la valorisation d'une des plus importantes collections belges de vitraux. Ils ressortent de différentes disciplines, avec autant de démarches spécifiques:

(1) L’histoire : comprendre les modalités de la formation de cette collection sur la base des données précisant le contexte d’acquisition des œuvres et la provenance de celles-ci.

(2) L’histoire de l'art et l’archéologie : réaliser un inventaire détaillé de toute la collection et constituer une base de données qui sera accessible à un large public ; sur cette base, conduire une recherche qui prenne en compte les données de l’histoire, de l’archéologie et de histoire de l’art, pour chacune des sous-collections identifiées, avec le support d’examens technologiques et stylistiques détaillés. Cette recherche sera l’assise de la recherche scientifique appliquée.

(3) Les sciences appliquées : effectuer grâce à des analyses une étude diachronique étendue des sous-collections. L'objectif est d'améliorer la méthodologie de datation du verre plat à partir d'empreintes chimiques et optiques (distinction des matériaux potassiques, des matiéraux à la foi riches en chaux et pauvres en alcalins [type « High Lime Low Alcali »], et des matériaux industriels ; étude de la relation entre la composition, la technologie de fabrication et la transparence optique ; recherche sur les verres de vitraux plaqués ou peints au jaune d’argent assortie d’analyses optiques des couches peintes).

(4) La conservation : évaluer les problèmes de conservation concrets, prendre des mesures de conservation préventive et assurer le stockage à long terme de la collecte complète.

Méthodologie
La collection sera examinée de différents points de vue, avec le support des sciences humaines et sociales, des sciences appliquées et de la conservation. La recherche transdisciplinaire combinera les approches historique, artistique, archéologique, anthropologique et scientifique. Les différentes sous-collections seront considérées comme des ensembles à part entière dont il s’agira de situer dans leur contexte chronologique et spatial les différents éléments. Cette démarche sera accompagnée d’une réflexion sur l’usage actuel de ces ensembles et sur leur évolution sur le long-terme. En outre, une recherche ciblée sur des sous-collections sélectionnées en fonction de leur pertinence historique et artistique, permettra d’affiner la méthodologie d’étude en intégrant des données technologiques, typologiques et stylistiques. Ces sous-collections seront décrites, inventoriées et photographiées pour en faciliter l’accès et constituer un archivage pérenne. Ensuite, parmi les analyses non-destructives, la spectroscopie optique sera privilégiée pour mieux comprendre les propriétés du matériau et élaborer une stratégie d'échantillonnage pour l’analyse chimique. Ces investigations matérielles utiliseront le vaste arsenal d’équipements d'analyse disponibles au sein du réseau.

Impact
Cette approche transdisciplinaire fournira des données importantes sur l’histoire de la collection et l’utilisation du verre plat dans les anciens Pays-Bas. Elle apportera des informations essentielles sur les évolutions technologiques et artistiques dans le domaine du verre, plus particulièrement le moment de la transition du verre potassique à un type de verre riche en chaux et pauvre en alcalins [type « High Lime Low Alcali »], puis de ce type de verre à une production industrielle. Elle apportera un nouvel éclairage sur l'utilisation et la distribution des matières premières, sur les transferts de connaissances techniques nécessaires à la production du verre plat et à la fabrication des vitreries et des vitraux, ainsi que sur la migration des maîtres et ouvriers et sur les réseaux de distribution. La recherche apportera une nouvelle contribution à l'histoire du fenestrage par la compréhension de l'évolution technologique du vitrage dans les Pays-Bas et des interactions socio-culturelles. En outre, les analyses fourniront des données sur les phénomènes d'altération du verre et des couches picturales qui permettront d’élaborer une véritable politique de conservation et de stockage à long terme des œuvres. Enfin, cette collection « oubliée » des MRAH deviendra une collection de référence. Ses chefs-d’œuvre seront répertoriés dans un inventaire systématique et précis, feront l’objet de publications et d’une exposition pour permettre au public de redécouvrir une partie importante du patrimoine culturel.
 

Coordinateur
Wendy Meulebroeck
Vrije Universiteit Brussel – Applied Physics and Photonics Department – Brussels Photonics (B-PHOT)
wmeulebr@vub.be         

Partenaires                                                                                   
Isabelle Lecocq
Institut royal du Patrimoine artistique
Isabelle.lecocq@kikirpa.be

Valérie Montens
Musées royaux d’Art et d’Histoire
v.montens@kmkg-mrah.be   

Partenaire international               
Ian Freestone
University College London - Institute of Archaeology
i.freestone@ucl.ac.uk